Et si les clubs réinventaient le sport… en se réinventant ? Patrick Roult

C’est quoi un club réinventé ?

Selon Patrick Roult citant William Gibson : « Le futur est déjà là ! »

En prenant appui sur l’expérience « Diplo Run’s Club », Patrick Roult pose l’évolution de la proposition :

Produit - Marque - Adhérents

où « Produit = Sport », « Marque = Club », « Adhérents = Adhérents »

vers le nouveau paradigme de la croissance :

Communauté - Autonomie - Équité

où « Communauté = Audience », « Autonomie = Liberté de venir ou non », « Équité = Traitement Égal même en cas de présence irrégulière »

Le nouveau paradigme « Fans - Marque - Produits » marque l’évolution du MOYEN vers l’OBJECTIF et est caractérisé par le développement des micro-échanges au service du développement des clubs.

Dans la même logique, Patrick Roult compare le système fédéral institutionnel :

Clubs > Fédération Nationale > Fédération Internationale

avec l’approche privée actuelle en prenant l’exemple de Hyrox :

Hyrox (Communauté) > Hyrox-365 (Autonomie) > Clubs (Équité)

La liaison entre le rôle des fédérations nationales  et l’organisation institutionnelle qu’elles incarnent recoupe les thèmes abordés par Patrick Bayeux sur l’évolution de la gouvernance, la redéfinition du service public, le nouveau rôle dont pourrait s’investir les clubs.

Comment construire une communauté ?

Il s’agit d’attirer les gens vers un bénéfice et non d’une injonction.

Plusieurs profils de clubs se détachent à l’examen :

  • Hub hyper-personnalisé de Performance et de Bien-Être - utilisation avancée des données et technologies permettant d’individualiser l’entraînement, le suivi de santé et l’expérience globale de l’adhérent (micro-segmentation).

  • Club Phygital - pratiques physiques et expériences en ligne pour offrir flexibilité et accessibilité

  • Catalyseur d’impact - acteur du changement social ou environnemental

  • Pôle interdisciplinaire - lieu de fusion explicite du sport avec d’autres domaines (art, éducation populaire, …)

  • Plateforme ouverte (Freemium) - offre gratuite pour attirer une large communauté complétée par des offres premium

‼️ Patrick Roult fait le constat final que les politiques publiques poussent davantage les clubs à gérer des externalités du sport (sécurité, emploi, projets de politique publique) plutôt qu’à être des outils de plaisir partagé.

Conclusion à la matinée

Il faut inventer et rendre viable COLLECTIVEMENT de nouveaux modèles de fonctionnement.

Les dirigeants associatifs sont poussés à gérer les externalités du sport via l’attribution des subventions. Il faut revenir à la notion de plaisir partagé ce qui permettrait avec l’aide des outils numériques de créer des communautés engagées.

Il sera sans doute nécessaire de revoir l’organisation de nos OMS et peut-être de nos associations pour accueillir le public sportif qui pour plus de 70% pratique en dehors du cadre classique.

Les OMS / CDOS / CROS incarnent la territorialisation des politiques publiques et doivent travailler ensemble à la définition d’une collectivité numérique.

La dimension éducative du sport est une dimension majeure de l’éducation populaire et les clubs contribuent à cette éducation à travers la pratique physique et sportive.

Cette notion doit percoler dans les communautés numériques en sachant que dans cette évolution la notion d’autonomie sera incontournable.

Une idée pourrait être de faire glisser l’autonomie vers les clubs qui pourraient avoir une mission d’éducation populaire dans un objectif d’émancipation et d’autonomisation des pratiquants.

Finalement, et pour paraphraser Giuseppe Tomasi di Lampedusa, « faudrait-il que tout change pour que rien ne change ? »

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